28 juin 2010

dézippé

immole l'immonde mode
monde dé-modelé

la chair est à l'intérieur

les formes s'interrogent
sous l'effet des pointillés
les pupilles se déforment
aquatique acuité

dézippe ta peau
danse face à la Lune
si tu crois que ta peau
s'enfile comme un pull

oublie l'essentiel
perds ton temps
à dessiner dans le ciel
d'excentriques nuages blancs


27 juin 2010

Finalement

Finalement

Le lion sera peut-être
Mon ami
Plutôt que mon ennemi
Lui va te dévorer
Et moi te digérer

Triste solution finale

25 juin 2010

Contre ma poitrine

Il était dit à ma naissance que je serai seul
Je serrais alors mes rêves contre ma poitrine
Je te serrais dans mes bras sans fin
Pensant que l'on mourrait main dans la main

Je me trompais sur toute la ligne

24 juin 2010

Poèmes effaçables


Je m'enfile des cartouches d'encre bleues dans le cul

Pour vomir des poèmes effaçables

capharnaüm

esthète en blouse blanche
noyé dans le capharnaüm
d'un kaléîdoscope cassé
d'une tristesse invasive
un cafard écrasé
exit les endorphines
les orgasmes rapiècés
la Lune se change en manouche
sur des routes barrées
et pousse des soupirs inextinguibles
dans la nuit étoilée

plein. vide. lent.

agonie à petit feu
rongé vivant par un mal enivrant
nul antidote en vue
dans les vases communicants
du plein au vide
du vide au lent
objet de désir hors tension
sous calmant
l'horizon n'est même pas trouble

on y colle des écailles
de diamant

23 juin 2010

Chute libre

Les pieds dans le vide
Au-dessus du précipice
Je te retiens par les mains
Moites
Yeux dans les yeux
Le regard fixe
Et tu glisses
Et tu glisses
Et même
C’est toi qui lâches mes mains
Moites
Ne voulant pas m’entraîner avec toi
Dans ta chute – libre –

Babel

A demi perdu dans le sommeil
Je cherche encore parfois ta langue

21 juin 2010

Contretemps

Avant que tu partes
Te jeter dans la gueule du lion
Je reviendrai vers toi
Marchant à contre-jour
Je prendrai mon mâle en patience
Je compterai les jours
Où mon corps te réclame
Et clame son innocence
Pas de promesses pas de mensonges
Pas besoin d’être à toi
Ou que tu m’appartiennes
Pour s’enfiler dans un lit
Et se lire des histoires
A dormir debout

Mais je sais que nos hormones
Ont besoin de se parler
Nos neurones se connecter
Et si vraiment il est trop tard
Alors je partirais
Te tournant le dos
A contrecœur

20 juin 2010

Au supermarché

J’aurai préféré rêver
Que d’avoir à oublier
Que l’on s’est aimé
Que d'avoir à oublier
Que je suis seul et terrorisé
Comme un enfant
Qui ne retrouve plus ses parents
Au supermarché

()

Je me fuis, m'abandonne et me perds;
Je perds mes repères,
Je lâche prise.
Je m'enfuis loin de moi au fond de moi.

Au fond du trou la lumière est ronde.

Retour à la case départ.
Te voler, plus vraiment en secret,
Mais de loin à nouveau.

J'ai voulu y croire comme toi.
Il faut garder des rêves dans la tête...

Et fermer la parenthèse)

Fruit déconfit

Il me reste ton goût dans la bouche,
Parfum de fruit défendu,
Déconfit.

18 juin 2010

" l'histoire est entièrement vraie, puisque je l'ai imaginée"

" Dans la vie, l'essentiel est de porter sur tout des jugements a
priori. Il apparaît, en effet, que les masses ont tort, et les
individus toujours raison. Il faut se garder d'en déduire des
règles de conduite : elles ne doivent pas avoir besoin d'être
formulées pour qu'on les suive. Il y a seulement deux choses :
c'est l'amour, de toutes les façons, avec des jolies filles, et la
musique de la Nouvelle-Orléans ou de Duke Ellington. Le
reste devrait disparaître, car le reste est laid, et les quelques
pages de démonstration qui suivent tirent toute leur force du
fait que l'histoire est entièrement vraie, puisque je l'ai
imaginée d'un bout à l'autre. Sa réalisation matérielle
proprement dite consiste essentiellement en une projection de
la réalité, en atmosphère biaise et chauffée, sur un plan de
référence irrégulièrement ondulé et présentant de la distorsion.
On le voit, c'est un procédé avouable, s'il en fut."

Boris Vian.
Avant propos de "L'écume des jours"

17 juin 2010

Intouchable

Je voudrais me faire petit
Tout petit
Tout petit petit petit
Encore plus petit
Jusqu’à m’oublier
Disparaître de ta vie
Sans laisser de trace

Je me ferais intouchable
Coquille ardente
Impalpable
Déca[D]ante

Divine comédie

Doute méthodique

Je rêve de lui, il me reste au moins ça.
Je rêve de son corps fin et frêle,
Fragile comme un enfant qui doute.
De ses mains appliquées et douces,
Qui partent en fumée.
De ses cheveux longs et noirs
Qui se tortillent sur sa nuque.

De ses yeux. De ses yeux. De ses yeux.

Mais ils ne se tournent plus vers moi,
Ses regards...
Et voilà que le rêve se transforme en cauchemar!

Tacheter

ta queue de guépard
à laquelle j'aimais m'attacher
m'entacher
me tacheter
va me manquer...
dans ce lit trop grand pour moi tout seul
où même en me retournant
je ne pourrais me coller
ni à tes fesses
ni à tes dents
mais nos rêves
nous porteront peut être
l'un vers l'autre
l'un vers...
le centre de l'uni-vers

Trou noir

L'amour physique entre deux personnes est une oeuvre en soi ;
Où lorsqu'on parvient à se relâcher totalement,
A s'abandonner totalement,
On peut avoir l'impression de s'écrouler sur soi-même,
A deux,
L'un dans l'autre,
Comme un trou noir,
Etoile qui s'écroule (presque) perpétuellement sur elle-même...


10 juin 2010

passager clandestin

entre-deux
passager clandestin
et présumé coupable
mais il y a tes yeux
mais il y a tes yeux
ta bouche et tes yeux
noirs

j'ai trébuché sur la 3ème marche
maintenant je réapprends
à n'être que pour moi
mais il y a tes yeux
mais il y a tes yeux
ta bouche et tes yeux
noirs

je n'attends plus
je n'improvise pas
je ne compte plus
mes pas
de chez toi à chez moi
de l'Amour aux bras de Nicolas
mais il y a tes yeux
mais il y a tes yeux
ta bouche et tes yeux
noirs

et je redeviens contemplatif



Dilettante

Les étoiles filantes
ne s'apprivoisent pas;
c'est une rude leçon
pour un dilettante comme moi.

8 juin 2010

Mandat

Même chez moi je ne me sens plus en sécurité

Car je sais qu'il suffit d'un mandat pour venir me violer

6 juin 2010

Déroulé

Je bave de buvards en polycopiés
De pelotons d'exécutions
En poteaux atrophiés
De rideaux rayés
En radeaux rouillés
Je bave sur les bavards
A la langue salée
Je préfère les éclairs éphémères
(Aux trop longs après-midi)
Qui cinglent mes nuits de zigzags
Cicatrices inespérées
Comme les plis des vagues
Sur la mer déchaînée
Je bave comme une oie qu'on gave
De maïs génétiquement modifié
Je rêve de caresses suaves
Le long de mon cou irrité
Et je bave sur mon oreiller
Esclave désincarcéré